La peur dans le noir

Publié le 13 Mars 2024

 

Je n’avais jamais connu la peur du noir.

Enfant, pendant les vacances, chez mes grands parents de vacances, c’était grande liberté. J'ai su, bien plus tard, qu'elle était un peu surveillée.

Passer par la fenêtre de la chambre, la nuit, pour partir seule en exploration dans le grand jardin, un vrai bonheur.

Tout cela pour dire que j’étais très confiante dans la nuit noire et ce depuis toujours.

Le temps de l'enfance était passé et bien passé. J'étais jeune femme maintenant.

Donc, ce soir-là, rien ne laissait présager de ce qu'il allait se passer.

La maison était calme, c’était l’été, il faisait bon.

Je préparais la maison pour la nuit : fenêtres grandes ouvertes, volets à l’espagnolette, mais pas ceux de la chambre qui eux resteraient grands ouverts.

Soudain, j’ai pensé à mon linge toujours sur le fil. J’avais toujours entendu dire qu’il ne fallait pas laisser la lessive à la lumière de la lune.

Ni une ni deux, me voilà sur le pas de la porte. Comme à mon habitude, je hume les parfums de la nuit et je mets les pieds dans le jardin.

Soudain, je m’arrête net.

Ce n’est pas le cri de la chouette qui m’a stoppée, non, c’est une ombre, une silhouette qui se dissimulait derrière le tronc du noyer, là-bas, tout au fond du jardin. Une silhouette que je voyais distinctement.

Au fait, le fil à linge, mon mari l’avait fait tenir, d’un bout dans une cloison de grange et de l’autre dans le tronc du noyer.

Il me fallait donc bien aller là-bas, jusqu'au noyer.

Pourtant, j’étais clouée sur place, vaincue par une peur panique qui m'ôtais tout raisonnement.

J’ai continué à écouter la chouette, à sentir les odeurs de la nuit.

J'ai pensé à Bill, mon chien que je ne voyais pas, que je n'entendais pas.

Ma peur s'était calmée et "j'ai  pris mon courage à deux mains". J’ai avancé tranquillement, doucement dans l’allée et j’ai été surprise de me retrouver au fond du jardin, près du noyer.

J’en ai fait le tour. J’ai ramassé mon linge et je n’ai pas trainé pour rentrer à la maison.

Je n’ai plus jamais eu peur dans la nuit mais j’avoue avoir gardé ce surprenant et assez pénible souvenir.

 

Rédigé par pimprenelle - entrebrumetsoleil

Publié dans #A l'abordage - Le défi

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P
Bon après-midi Marie
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P
Ne plus avoir peur du noir ... Il n'y a qu'à se laisser porter. sereinement. La nuit est le berceau de la mort. <br /> J'aime tes parcelles de temps. Tu dis bien.<br /> Ce matin, j'ai eu une belle parcelle de temps intéressante et lumineuse en racontée. Pourtant, je n'avais pas le moral pour conter.<br /> Je crois que je comprime un peu trop le temps !<br /> <br /> Bon fin d'AM Yann
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M
Bonjour Pimprenelle, tu es bien courageuse car j'avoue que j'aurais eu très peur et serait rentrée en vitesse ! La nuit ne m'a jamais rassurée . Je t'embrasse et te souhaite une bonne journée .
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Y
Ta remarque au bas de mon billet, importante, que représente le temps.<br /> À défaut d'avoir plus de temps, comprimons le ....<br /> Ou rendons ces parcelles de temps plus intéressantes dans notre VQ.<br /> Rendons not nuits lumineuses, et n'ayons plus peur du noir.<br /> Merci à toi, de me pousser, il y a encore une minute, je ne savais pas que j'allais écrire ça :-))<br /> > Yann
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P
Donc ... ce sera à essayer !<br /> Bonne journée Yann
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