le conte à l'école
Publié le 28 Janvier 2024
C'était dans mes débuts de conteuse.
Nous étions conviées dans une école.
Comme c'était une première pour l'institutrice, elle nous avait demandé si quelques mères de famille pouvaient venir.
Bien sûr, au contraire, cela leur ouvrirait peut-être la porte du livre pour leurs enfants.
Nous avons refusé les chaises et installé les enfants sur un grand tapis.
Déjà cela, c'était un peu difficile pour l'institutrice.
C'est encore souvent une petite bataille pour leur faire accepter qu'un enfant peut bouger, s'allonger pendant le conte. Il a le droit de rire.
Parfois certains font des commentaires. C'est du spontané et c'est bien.
Ils ne le feront pas après.
A nous d'accepter sans que cela ne devienne trop long et reste dans le sujet.
Un conte parmi les autres parlait d'une sorcière. Vous savez ... une sorcière poilue, velue avec une verrue, un nez crochu, les cheveux en bataille.
Ne pas oublier le balai qui lui permet de voler.
Tout ce qu'il faut pour faire une sorcière quoi.
Une mère est venue en fin de séance nous dire qu'elle ne voulait pas que sa fille entende pareilles choses.
Pourquoi ?
Forcément, elle allait faire des cauchemars pendant la nuit !
Si elle savait cette maman que les enfants ont envie d'avoir "un petit peu peur" alors qu'à ce moment là, ils se sentent en sécurité et que ce n'est pas ce qui les empêche de dormir.
Non, pas une sorcière !
Mon amie, la seule qui conte encore avec moi, a un conte : "La Marie Crochet", que vous connaissez peut-être, qui lui est horrible.
C'est moi qui le dis alors que j'aime les contes de dévoration.
Ce conte est toujours redemandé par les enfants. Il arrive même que mon amie dise : non, on verra une prochaine fois.
Les institutrices et nous, nous posons la même question : pourquoi leur parle-t-il autant.