Je me souviens
Publié le 25 Février 2025
Une demande de gibee suite à un de mes commentaires.
Je m'y colle.
C'était pendant la guerre, j'étais une toute petite fille. Lorsque nous étions chez ma Grand-Mère pendant les alertes, tous ceux de la maison descendaient à la cave, moi comprise.
A un certain moment, il y avait toujours une personne pour demander : tu as vu la môme ?
C'était la première fois. A la réponse non, il y a eu vite une recherche mais personne dans la maison.
Mais non, j'étais dans le jardin à regarder les "boumboum".
Je peux vous dire qu'ensuite j'étais surveillée de très près.
Je m'en souviens très bien car il y a eu le geste rapide, autoritaire et désagréable qui me tirait par le bras d'un coup sec.
Nous habitions à Vincennes, pas dans un quartier bourgeois, mais un immeuble avec une concierge : Mademoiselle Marie. Son fiancé était mort en 14/18. La loge était au premier.
Au rez-de-chaussée : le café/épicerie et de l'autre côté la boulangerie : hum, cette odeur de pain au moment de la cuisson. Je viens d'en parler à mon boulanger.
Les escaliers briqués par Mademoiselle Marie servaient aux descentes infernales sur les fesses ! Là c'était l'odeur d'encaustique !
Le panier à salade qui arrivait dans l'impasse parce que le concierge de l'immeuble un peu plus loin battait sa femme. Et si, si, je l'ai vu la courser avec un couteau ! Et elle allait le rechercher au commissariat. (j'avoue que je n'avais pas compris)
L'homme qui arrivait en taxi dans la cour de l'autre immeuble et qui criait à sa femme : Paulette descend payer. Il revenait des courses de chevaux.
Ma première institutrice, classe CP, qui nous a fait un cours sur comment on fait les bébés en faisant la comparaison avec les fleurs, les poules etc ...
A peine en avance ma maîtresse !
Ma petite soeur qui est arrivée 12ans 1/2 après moi. Un vrai bonheur et une grosse déception car je n'ai jamais eu le droit de m'en occuper. Maman avait tellement peur que je ne sache pas manœuvrer le landau. Je l'ai quand même eue dans les bras le temps d'une photo !
Les souvenirs chez les "grands parents de vacances".
Là, c'était la liberté ... surveillée, je pense, mais quelle liberté !
Des souvenirs, il faudrait un livre !