a l'abordage ! défi N° 74

Publié le 6 Février 2012

A l'abordage le-defi

Le défi N°74 est lancé par Enriquetta pour le lundi 6 février 2012 à 8h.

Choisissez un objet ou une machine et racontez sa vie humanisée et ses relations avec vous (ou autre humain) qu'elles soient positives ou négatives.

Qui n'a jamais aimé un objet démesurément (et pas seulement quand vous étiez enfant) ?

Qui n'a jamais cru qu'une machine pouvait avoir une personnalité ?

Qui n'a jamais personnifié un objet (en lui donnant un nom par exemple) ?

Qui n'a jamais parlé à une machine ?

Un jour il est entré à la maison.

Nous l'avions désiré. Nous l'avions comparé à d'autres avec attention pour enfin le choisir, lui . Il m'a permis le délire avec mon époux. Nous écrivions des romans policiers !

Puis, il y en a eu un autre qui dans des circonstances très particulières et pendant quelques années, m'a fait penser que cette machine était reliée, quelque part, à mon cerveau et qu'il savait dans quel état d'esprit j'étais.

Et je n'ai plus voulu m'en servir.

Malgré tout, pour l'association dont je fais partie, j'en avais besoin et je faisais appel à Monsieur qui un jour a eu la très bonne idée de m'en offrir un portable pour que je puisse l'emmener partout, avec moi !

Franchement, qu'elle idée !

Celui-là, depuis qu'il est à la maison m'en fait voir de toutes les couleurs. D'ailleurs je ne le nomme plus que "mon engin de malheur".

D'accord, il ne me parle pas, mais je peux vous assurer qu'il me joue des tours pendables, et ce depuis que j'essaye de m'en servir, seule, du mieux que je peux.

Enfin, nous avancions cahin-caha. Assez souvent en disputes, mais nous arrivions encore à nous entendre et moi à avancer doucement.

Puis, je me suis mise à bloguer et ce fût l'apothéose ! Il ne supporte pas que je lui demande un tant soit peu de vitesse.

Il refuse de m'écouter, de faire ce que je lui demande, quand je lui demande et comme je le lui demande.

En un mot, il est pire que mes garçons lorsqu'ils étaient enfants, pire que mes petits enfants qui pourtant ne sont pas des anges, pire que les enfants que j'ai eus en atelier conte, pire que Mademoiselle Nini et là, pour être pire qu'elle, avoir plus mauvaise tête qu'elle, bouder, me snober et j'en passe, il faut vraiment le vouloir !

Je le lui dis, mais un jour c'est sûr je lui tordrai le cou ! Là j'ai nettement l'impression qu'il se moque et cela ne manque pas, il me fait encore plus souffrir. Alors je peste mais plus je peste plus il se rebelle.

Personne ne veut me croire, mais il suffit que je clique à un endroit et hop, il saute et je me retrouve avec une ligne que je ne souhaitais pas.

Il me bat en lenteur et ça m'énerve.

Je n'osais même plus demander un peu d'aide à mon époux qui se moquait gentiment, jusqu'au jour où il s'est trouvé confronté à la mauvaise humeur de cet engin de malheur. Mais j'ai trouvé la parade, je me suis éloignée sur la pointe des pieds. Du coup, tout est redevenu normal.

D'ailleurs, lorsque je parle de lui je ne dis plus que : cet engin.

Celles à qui j'ai demandé de l'aide par ce que je n'en pouvais plus de me battre avec lui ont dû sourire, peut-être même un peu plus, puis m'ont dit : à quand même.

Oui, je dis toujours que c'est moi qui n'arrive à rien mais maintenant, j'en suis persuadée, il n'en fait qu'à sa tête.

Aucun doute, sa personnalité est plus forte que la mienne. Il me fait même souvent douter de moi.

Lorsque j'ai voulu installer le badge un blog/un arbre, il m'a fait tourner en bourrique mais enfin, j'ai eu le dessus !

J'ai réussi à installer ce badge.

J'étais heureuse comme une reine, je l'ai chanté sur tous les tons dans la maison.

Le lendemain, j'ai reçu un petit mail pour me dire que le badge n'était pas cliquable.

Je n'avais pas compris qu'il n'avait pas voulu digérer tout ce que je lui avais donné à manger. Je me suis acharnée pendant, encore ... des heures pour finalement lui dire que j'en avais plus qu'assez de ses manigances et que s'il ne voulait pas que ce badge soit cliquable, je le laisserais comme il était.

J'ai quand même fait : valider et surprise tout est devenu gris. Même pas eu le temps de faire insérer.

Là, j'ai vu rouge. J'ai fermé le blog et je suis partie.

Que s'est-il passé ? J'étais tellement fâchée que je ne suis même pas retournée faire un tour de blog pendant plusieurs jours. Au bout de ce temps, j'ai vu le badge installé à la bonne place et ... cliquable !

J'ai pensé, comme toujours, que j'avais dû toucher exactement ce qu'il fallait juste avant que l'écran ne devienne gris et ce, sans m'en rendre compte, mais allez donc savoir s'il ne m'a pas encore joué un tour à sa façon.

Depuis que j'ai commencé à écrire ce texte, il doit être très fâché. Il s'amuse à changer les caractères et la grosseur de ceux-ci. Comme je vois de plus en plus mal, je bougonne et ça doit l'amuser. J'aurais dû compter le nombre de fois où j'ai fait des allers/retours rien que pour revenir à une grosseur normale. C'est fatigant. Mais je m'accroche, je ne désespère pas d'y arriver.

Il a beau faire, j'y tiens à cet engin de malheur.

D'ailleurs, je suis en train de penser qu'il faudrait peut-être que je lui parle plus gentiment, que je le chouchoute un peu plus, que je prenne soin de lui, que je lui dise qu'il m'a été imposé et que je ne voulais pas spécialement de lui mais que maintenant il fait partie intégrante de ma vie, qu'il est le gardien de toute ma correspondance autant avec la famille qu'avec les amis, qu'il m'aide pour les papiers de l'association et qu'il me permet d'avoir plein de photos de tous ceux que j'aime, de mon jardin, de mon paysage, de la nature et de les regarder lorsque j'en ai envie ou simplement lorsque je range les nouvelles.

Et si je lui déclarais mon amour pour la Saint Valentin ?