Garfield, notre dernier chien.
Publié le 18 Mars 2017
On dirait qu'il repose sa tête sur Nini. C'est juste qu'elle se faisait un malin plaisir à passer dessous.
Il vous a raconté ses débuts dans la vie. Il ne vous a pas raconté comment, après avoir fait des pattes, de la queue et de la langue, il est arrivé chez nous.
Comme vous l’avez constaté, nous avons subi un interrogatoire en règle. Mon époux s’est même entendu demander s’il était chasseur à la fin de la discussion, lorsque nous avions dit qu’il pouvait intégrer notre maison. A sa réponse négative, le soigneur nous a annoncé que s’il avait répondu par l’affirmative, le chien restait là-bas. Explication : trop de chasseurs arrivent au refuge, prennent un chien de chasse et le ramène à la fin de la saison. Encore un drôle de comportement de certains humains.
Nous suivre n’a pas été un problème, le faire entrer dans la voiture fut un peu plus difficile.
Arrivé à la maison, il a bien voulu descendre de la voiture, il a senti un peu partout autour, mais entrer au garage, car nous passons souvent par là, a été assez long.
Une fois dans le garage qui donne dans la cuisine, il a fallu laisser la porte de communication ouverte et l’inciter encore et encore pour qu’il se décide à mettre une patte dans la pièce. Ensuite, il a eu besoin de temps pour visiter. Pendant une semaine environ, il ne bougeait pratiquement pas de la cuisine et le garage a été sa chambre et l’est resté.
Il a très rapidement appris à reconnaître les intonations et n’attendait pas que la voix s’élève. Il savait !
Bien sûr que, lui aussi a fait deux trois escapades alors que nous étions en promenade avec lui car s’il levait une piste, le rappel était parfois difficile, ce qui lui a valu un empoisonnement. Heureusement que je connaissais les symptômes, il s’est retrouvé très rapidement dans la voiture et là, pour la première fois, il a vomi, c’est ce qui l’a sauvé. Comme il ne mangeait que des croquettes, et qu’il y avait du lard … il n’y a même pas eu d’auscultation pour la piqûre. Le vétérinaire a même dit tout de suite le nom du poison car cela arrivait qu’il y ait des appâts empoisonnés pour les renards.
Oui, il a été tout fou comme tout jeune chien.
Oui, cela m’est arrivé de me retrouver allongée sur le dos dans un chemin, car si je le rappelais, il arrivait à toutes pattes et juste devant moi, il sautait et se retournait. Je prenais alors son arrière train dans la poitrine et … plouf. Là, il se déchainait et c’était la rigolade et bien sûr, plus je riais, plus il continuait à me pousser et me lécher.
Il nous a fait admirer au plus près le gibier car il faisait en sorte de l'amener devant nous.
Il a été parfait avec nos petits-enfants. Jamais il n’a montré le moindre signe de jalousie. Une chose a été un peu délicate : lui faire comprendre qu’un tout petit ne pouvait pas jouer comme lui aurait aimé, surtout que c’était un grand épagneul et que, lorsque le petit se présentait à la porte, il était tout joyeux et le montrait !
Lorsque la grosse douleur nous est tombée dessus, il a été d’une présence exceptionnelle.
Il a été mon confident, toujours à l’écoute. Il a été celui qui console ou tout au moins qui essaie encore et encore. Il se faisait encore plus tendre dans ces moments là.
Il sentait lorsque plus rien n’allait. Alors il venait et me poussait. Je m’asseyais, il posait sa tête sur mes genoux et levait son regard si doux.
A dix-sept ans, son cœur a donné des signes de faiblesse. Les sorties se sont faites de plus en plus courtes et lentes.
Le jour de sa mort, mon époux était en rendez-vous intercommunal et moi de racontée. Il a attendu que mon mari rentre.
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