Faire plaisir

Publié le 1 Novembre 2018

 

 

C’était en mars, nous étions en stage.

Qui dit stage dit « repas espagnol ». Donc, nous arrivons toutes avec un plat, le fromage, ou un dessert. Il y a même la boisson et comme chacune a sa bouteille d'eau, bien sûr, pour la journée, il y a une ou deux bouteilles de cidre et une de vin. Nous sommes quand même onze, autour de la table avec notre formateur (il n'aime pas lorsqu'on dit : maître de stage).

Il fut un temps où, lorsqu’on nous voyait arriver tout le monde riait et disait : on n’aurait pas dû préparer quelque chose pour midi, les Ardennaises sont là.

Bref, la journée avait démarré comme presque toujours en stage : occupation de l’espace, mouvements et marche dans tous les sens sans se toucher. La parole vient ensuite.

La parole ? C’était tout bête cette fois. Vous connaissez : il était une fois ? Nous nous sommes amusées avec.

Et puis, la table a été dressée. Là, c’est déménagement. Ça, nous connaissons puisqu’on dit : conteur égal déménageur. Attention hein, le conteur ordinaire, pas celui de scène avec projecteurs et metteur en scène.

La table s’est couverte de mets.

Nous l’ignorions mais une fêtait son anniversaire. A Reims, qui dit anniversaire, dit champagne. Donc, apéritif avec petits amuse-bouche.

Les langues se sont mises en action. Amusant, il y en a toujours une pour partir sur le conte !

Bref, d’un seul coup j’ai entendu notre maître de stage qui demandait : à qui doit on cela ? Quelle bonne idée !

J’avais préparé une belle grosse boîte de betteraves mêlées à des noix et une énorme salade de mâche, la sauce était dans une petite bouteille sinon vous voyez la tête de la mâche !

Il a fallu qu’une dise : ça au moins ça ne t’a pas demandé beaucoup de préparation.

Elle s’est fait remettre vivement à sa place par mon amie puis une autre voix s’est élevée disant que, bien sûr, lorsque la mâche vient d'un sachet du commerce c’est vite prêt mais que si on va au jardin, c’est un long travail, surtout lorsque les graines volent dans tous les sens et qu’il faut arpenter de long en large la terre détrempée. Ensuite, l’éplucher, la laver et l’essorer. Cella ma déjà entendu parler de mon jardin !

 

Je n’ai pas dit : attention, j’ai pu oublier quelques limaces !

N’empêche il n’est rien resté. Si trois petits morceaux de betteraves mais pas un petit bout de noix.

 

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par entrebrumeetsoleil

Publié dans #Le conte

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article