Lire et Faire Lire (suite)

Publié le 8 Juin 2012

logo lire

Lundi, notre rendez-vous de lecture.

Je vous l'ai dit, les CM2 ont plongé dans les contes de Nasreddine, ce qui me fait grand plaisir car j'en suis friande pour tout ce qu'ils apportent.

Mais avant, je leur fais toujours partager autre chose.

Ne vous étonnez pas, ce sont, en principe des contes.

Il m'est arrivé une mésaventure que je n'avais pas prévue du tout. La demande d'un conte qui était dans un livre. C'est un conte que je me suis approprié, il y a bien longtemps mais qui est resté, seulement dans ma mémoire.

J'avais prévu, au cas où, de leur lire toutes les autres histoires mais, pas celle-là s'il vous plaît. Elle est devenue mienne.

Devant leur insistance, je n'ai pas lu, je me suis laissée tenter et mener par mon instinct de conteuse.

Il m'a fallu un petit temps pour faire remonter, seulement, le nom du diable, je me demande bien pourquoi d'ailleurs il est traité de diable car il va faire découvrir à un petit garçon qu'avec de la ténacité on va toujours plus loin dans la vie.

Ensuite, l'histoire s'est déroulée comme je la sentais à ce moment précis, avec eux.

Puis, nous nous sommes plongés dans les Nasreddine.

Je ne regarde jamais ma montre lorsque je suis avec eux. Je fais comme avec le conte, c'est le moment privilégié, rien qu'à eux.

En plein dans l'histoire, deux toc-toc discrets à la porte qui s'entrebaîlle.

La tête de monsieur le Directeur apparaît.

Il est l'heure. C'est dit avec le sourire et très tranquillement.

Mais, la réaction ne se fait pas attendre :

- Non, pas tout de suite, m'sieur.

- Je me demande si vous avez envie de retrouver les copains qui sont partis dans les Iles : La Martinique, La Réunion, La Guadeloupe.

Et moi, complètement perdue, encore dans Nasreddine, qui me dis, bêtement, que le voyage scolaire de cette année est vraiment intéressant !

J'entends un des garçons :

- Ah oui, mais nous, nous sommes à Bagdad, en Irak et c'est la guerre !

Monsieur le Directeur m'a regardée et m'a juste posé la question : l'histoire est-elle longue ? Elle était pratiquement terminée.

Il a tiré doucement la porte et nous a laissés avec Nasreddine encore quelques minutes.