Marguerite
Publié le 25 Août 2016
La marguerite des possibles. Il a fallu ce titre donné à un livre pour l'association Rêves par l'intermédiaire des Anthologies Ephémères pour que me revienne une comptine de mon enfance : Si tu veux faire mon bonheur.
si tu veux faire mon bonheur
Marguerite
Marguerite
si tu veux faire mon bonheur
Marguerite donne moi ton coeur
Marguerite
me l'a donné
son coeur
son coeur
Marguerite me l'a donné
son coeur pour un baiser
Et c'est mon enfance qui est remontée jusqu'à mon coeur.
Je ne savais pas, à l'époque, tout ce que ma grand-mère qui se prénommait Marguerite me laisserait en héritage.
Les odeurs de son jardin : Roses anciennes, iris, œillets. Avec défense de cueillir pour laisser les fleurs vivre le plus longtemps possible, ce qui faisait rager ma tante/marraine qui vivait chez elle et maman.
En écrivant, je me dis que ce refus que j'aie, depuis que je suis dans ma maison avec un jardin, de cueillir les fleurs vient certainement d'elle.
La tonnelle sous laquelle nous nous tenions avec soit un ouvrage, soit de la lecture pendant les chaudes après-midi d'été.
Les odeurs du petit déjeuner. Ce goût si particulier du café au lait de chez elle. La préparation de mon bain au jardin dans la "baignoire" en zinc.
L'épluchage des légumes qu'elle faisait assise de biais à la table sur laquelle il y avait une cuvette et sur ses genoux sur le grand tablier, une feuille de journal. Il y a peu de temps que je fais comme elle.
Ses gestes du soir.
Si j'acceptais de rester une nuit chez elle, je dormais à l'étage, chez mon oncle et ma marraine.
Lorsque je descendais lui dire bonsoir, je la trouvais en chemise de nuit après sa toilette.
Devant moi, elle défaisait son chignon. Sa longue chevelure grise glissait dans son dos. Elle la brossait soigneusement, la ramenait devant elle et faisait une grosse natte.
Ensuite, elle enduisait ses mains de glycérine et les massait doucement.
Et venait le temps du baiser. J'ai gardé d'elle d'embrasser vraiment, sinon, elle me disait : mais c'est un baiser d'oiseau que tu me fais !
Ce sont des mots que j'ai dit à mes garçons et que je dis aussi à mes petits-enfants.