Le défi N° 93
Publié le 31 Décembre 2012
A la barre des Croqueurs de Mots pour cette quinzaine, Jeanne Fadosi
Après des années sans s'être rencontrées, deux personnes se retrouvent.La plus jeune a maintenant l'âge que la plus âgée avait à l'époque où elles se connaissaient.
Imaginez ce qu'elles se disent à haute voix et leurs réflexions (qu'elles n'expriment pas).
Liberté de la forme du texte.
(J'avoue n'avoir pas été tellement inspirée.)
En sortant du magasin de chaussures, elle a cru avoir une vision. Mais non, c'était bien elle, là, sur ce trottoir encombré de passants et elle s'est précipitée pour la serrer dans ses bras.
L'autre a eu un mouvement de recul, a cligné des yeux, a mis un point d'interrogation dans son regard et soudain le cri a fusé :
- Mais ce n'est pas possible ! C'est bien toi, la petite Linette ? Celle que j'ai vue grandir grandir c'est vite dit, on dirait toujours une poupée.
- Tu vois, moi je t'ai tout de suite reconnue, tu n'as pas changée pas étonnant je la trouvais déjà vieille il y a vingt ans.
- Ne dis pas d'âneries, les années ont passé, d'ailleurs tu es devenue une femme pourvu qu'elle ne soit plus la petite peste que j'ai connue, même encore à vingt ans.
- Tu avais bien raison lorsque tu me disais qu'il fallait que je change et que je me mette aux études. Je suis devenue directrice d'un grand groupe financier pas comme toi ma pauvre vieille, on voit tout de suite que ce n'est pas la richesse.
- Tant mieux, je suis bien contente d'avoir su te pousser.
- Et toi, qu'es-tu devenue ?
- Oh, tu sais, il n'y a pas grand-chose à dire. Je me suis retrouvée seule et j'ai élevé mes enfants en continuant à travailler il a bien fallu puisque mon mari est parti avec toi la petite jeunette qui ne s'encombrait pas de scrupules et qui volait de bras en bras.
- Oh, je suis désolée pour toi. Cela n'a pas dû être facile tous les jours. mais aussi quelle idée de vouloir des enfants.
- Non, mais je ne le regrette pas et mes enfants me donnent tellement d'amour que je suis comblée.
- Moi, à part mon travail, je suis libre comme l'air. Tu crois qu'on pourrait se retrouver vraiment, on aurait tellement de choses à se raconter.
- Bien sûr, ce sera avec plaisir. Mais il va falloir que je trouve un petit moment pour cela, je suis à la retraite mais je n'ai pas un moment à moi.